Before the Sky Falls
2021Macbeth est l’histoire d’un tyran ambitieux au cœur d’un réseau de machistes corrompus, violents et misogynes. A ce titre, Macbeth apparaît comme le prototype littéraire de la masculinité toxique, et son règne comme un miroir des régimes autoritaires actuels dans le monde entier et au Brésil notamment, pays natal de Christiane Jatahy. Dans Before The Sky Falls, la metteure en scène s’empare de la pièce classique de Shakespeare, nous présentant des hommes ivres de pouvoir et enclins à dévorer tout ce qui semble faible, féminin ou fragile… jusqu’à ce que les esprits de l’Amazonie convoquent la forêt et se défendent. Guidé par la philosophie des Yanomami, un peuple indigène du nord du Brésil, elle fait pénétrer l’oracle des sorcières dans le sommeil de Macbeth et la forêt tropicale envahit la scène.
Connue pour son habile jeu des frontières entre théâtre et cinéma, notamment du public zurichois pour ses précédentes créations présentées au Theaterspektakel, Christiane a été invitée à poursuivre son travail de théâtre politique à la Schauspielhaus avec une création inédite avec la troupe permanente.
Before the Sky Falls est le deuxième volet de la Trilogie de l’horreur
Trois épisodes forment cette Trilogie de l’horreur, visant à disséquer les structures endémiques qui ont permis l’ascension du gouvernement Bolsonaro ; créée dans trois langues différentes et dans trois contextes très différents, ils ouvrent une série de fenêtres sur le black-out qui a touché une nation et qui menace de faire de même dans tant d’autres.
Les deux premiers chapitres Entre chien et loup (créé au Festival d’Avignon 2021, d’après le film Dogville) s’intéressait aux mécanismes du fascisme. Et Before the Sky Falls (créé à la Schauspielhaus Zurich en octobre 2021) relie le Macbeth de Shakespeare avec La chute du ciel de Davi Kopenawa et Bruce Albert pour parler de la violence de la masculinité toxique, du pouvoir politique du patriarcat, et son agression inhérente contre le féminin dans toutes ses formes d’expression – femmes, enfants, et finalement la nature et la terre elle-même. Clôturant la trilogie, Après le Silence / Depois do silêncio (première aux Wiener Festwochen, à Vienne, en juin 2022) parle des questions de race, du déni de l’histoire, du territoire et de la résistance, de la révolution. Basé sur le roman Torto Arado d’Itamar Vieira Junior, il marque le retour de Christiane Jatahy à la création au Brésil, avec des actrices brésiliennes.
Plus d’informations : https://www.schauspielhaus.ch/en/kalender/21319/before-the-sky-falls
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Revue de presse
“Quite intimately, the Yanomani text combines with “Macbeth”, Kodder’s snout everyday talk with Shakespeare, at times introduced with a source note: “You say that in Act 3, Scene 5”. Everything mixes in this phenomenal evening: video and live performance, historical and contemporary drama.” (Valeria Heintges, Nachtkritik, 10/27/2021)
“Thanks to the stunning acting performances, we get into it, stay with it. Will we, in the end, have gone along for nearly two hours, hung along with this Macbeth and his men; this ruthless examination of what whores, lies, steals and murders inside us.” (Alexandra Kedves, Tages-Anzeiger, 10/28/2021)
“Far-fetched it is not: the prophecy that Macbeth will not perish until the forest is upon him, linked with passages from Davi Kopenawa’s book “The Falling Sky” becomes very concrete. The shaman, spokesman for the Yanomami people, talks there about the importance of the rainforest and the consequences of its destruction by gold prospectors, cattle ranchers, loggers.” (Alexandra Kedves, Tages-Anzeiger, 10/28/2021)
“Grandiosely, Jatahy succeeds in accessing the Brazilian present with Shakespeare. The director even takes the Macbeth fable one painful turn further. Namely, when the men’s clique elects a successor for the boss who has been destroyed in madness and schizophrenia – Malcolm is that in the original – someone comes to power who no longer even pretends to think politically: instead, only as a criminal, murderous monster.” (Michael Laages, Deutschlandfunk Kultur, 10/27/2021)